« La production laitière est en légère baisse en Europe sur les mois de septembre et d’octobre 2018. En France, elle présente un décrochage beaucoup plus accentué », annonce Benoît Rouyer, économiste au Cniel ce lundi 3 décembre 2018. Cette baisse, notamment attribuée au manque de stocks fourragers dans de nombreuses régions, apparaît cependant comme une opportunité d’assainissement du marché.

Collecte en fort recul

La production laitière en France se situe 4 à 5 % en dessous des niveaux de 2017 à la même période. Ces six dernières semaines marquent le décrochage le plus important depuis l’épisode post-sécheresse (voir graphique ci-dessous).

 

Le prix du lait en dessous de son niveau de 2017

De son côté, en septembre, le prix standard du lait de vache conventionnel est passé pour la première fois de l’année sensiblement sous son niveau de 2017, même s’il reste au-dessus de sa moyenne pour l’année 2017 qui est de 323 €/1 000 l (voir graphique ci-après).

 

Le prix payé à l’éleveur pour du lait conventionnel s’élève ainsi à 337 €/1 000 l en septembre. À noter que l’écart est réduit quand les laits bio et AOP sont pris en compte : le prix monte à 351 €/1 000 l.

 

Une situation propice au marché des produits laitiers ?

Toujours d’après Benoît Rouyer, le prix du beurre se maintient à des niveaux élevés et celui de la poudre le lait écrémé est toujours en dessous du seuil d’intervention. La baisse de la collecte laitière ainsi que la diminution des stocks d’intervention de poudre de lait écrémé (désormais en deçà des 170 000 tonnes) sont autant de facteurs qui « devraient contribuer à assainir la situation du marché des produits laitiers au cours des prochains mois » selon l’économiste.

 

Le Cniel lance néanmoins une alerte : « la production laitière se redresse sensiblement en Nouvelle-Zélande, et les prix du beurre ne sont pas aussi élevés qu’il y a un an ».

 

Alexandra Courty